Madame Hidalgo,
Vous vous offusquez d’un appel à manifestation (auquel l’AFPS que je préside n’a pas jugé utile de se joindre) voyant derrière elle la reprise des « pires clichés antisémites » et autres « offenses antisémites ».
Vous me permettrez de m’étonner, Madame, d’appréciations aussi péremptoires venant après des injonctions et menaces de troubles ouvertement formulées par le CRIF.
A ma connaissance, Madame, vous n’aviez pas réagi lorsque ce Conseil qui se dit « représentatif » avait appelé à manifester devant le Quai d’Orsay le 15 janvier pour dénoncer la Conférence de Paris assimilée à un nouveau « procès Dreyfus ». A vos yeux sans doute n’y avait-il pas là de « trouble à l’ordre public ».
Je n’ai pas vu non plus de réaction aux attaques haineuses, allant jusqu’aux menaces de mort ou de viol, dont la direction de notre association est l’objet depuis plusieurs semaines de la part d’un groupuscule anonyme se prétendant « brigade juive ». Contrairement au jugement de nombreuses organisations, (voir par exemple l’excellent communiqué d’Amnesty international : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/france-menaces-de-mort-contre-des-militants-pro-palestiniens ) cela relève sans doute de l’anecdotique.
Vous ne semblez pas non plus choquée par les interventions de l’ambassadrice d’Israël pour faire interdire des manifestations dans les universités.
Dans ces conditions, vous me permettrez, Madame, d’interpréter votre intervention comme une conséquence de cet « état d’ingérence » dont nous dénonçons semaine après semaine les manifestations dans la vie politique de notre pays.
Bien cordialement,
Taoufiq Tahani
Président de l’AFPS